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Parisien d'origine normande, le peintre Louis Nicolas Lemasle (1788-1876)
est un élève, pour ainsi dire inconnu, de Jacques Louis David. Son séjour à
Rome, de 1812 à 1814, sa participation à la décoration du palais impérial de
Monte Cavallo et sa rencontre de nombreux artistes (Ingres dessina son portrait)
marquèrent le début d'un surprenant itinéraire. Au cours de dix ans à Naples,
d'abord au service des Murat, puis des Bourbons des Deux-Siciles, en tant que
peintre de la chambre de Léopold, prince de Salerne, fils du roi Ferdinand Ier,
et conservateur de sa galerie, il fut l'un des familiers des princesses royales,
futures duchesse de Berry et reine Marie-Amélie, qu'il allait retrouver en France
et sous la protection desquelles il se plaça. Professeur de l'école de dessin de
Saint-Quentin (Aisne), de 1830 à 1862, Lemasle tint une place importante dans
le paysage culturel de la ville et du département. Fort de son expérience en
Italie, de sa découverte de l'archéologie à Pompéi, Herculanum ou Paestum et
de son goût pour les églises du Moyen Âge, il créa, en 1833, le premier musée
de Saint-Quentin, dont il fut le conservateur, et fut nommé, en 1835, au poste
nouvellement créé d'inspecteur des Monuments historiques de l'Aisne. Tout en
menant une carrière d'enseignant et en contribuant à la prise de conscience
de ce que nous dénommons aujourd'hui «le patrimoine», l'artiste resta fidèle
à David mais s'efforça toujours de s'adapter à l'évolution du goût. Ses oeuvres
de style «troubadour» portent l'empreinte de sa passion pour l'architecture.
Portraitiste et peintre de cérémonies officielles, ses dessins témoignent de son
intérêt pour le quotidien du peuple. Cette première monographie consacrée à
Louis Nicolas Lemasle exploite peintures, dessins, estampes et fonds d'archives
largement inédits et révèle une personnalité du monde artistique du XIXe siècle.