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Pionnier des indépendances, riche en matières
premières, le Togo fut longtemps surnommé «la
Suisse de l'Afrique». Les projets de développement
concoctés par les anciennes puissances coloniales
l'ont vite fait crouler sous le poids de la dette.
Soumis ensuite aux programmes de privatisation
sauvage dictés par la Banque mondiale, ce minuscule
État devint un espace off-shore où s'activent milices
privées américaines, agents secrets français,
coopérants allemands, hommes d'affaires sans
scrupules, politiciens corrompus et avocats véreux.
Autant de réseaux qui se concurrencent au service
d'une passion commune : arracher leur part du butin
en détournant les fonds publics, participer au pillage
des ressources naturelles pour leur propre compte
ou pour celui de multinationales prédatrices.
En réponse aux thèses persistantes qui voudraient
attribuer la responsabilité du marasme aux Africains
eux-mêmes, ce livre démonte les principaux
mécanismes et jeux d'influence étrangers qui ont
contribué à ruiner l'équilibre économique et social
d'une jeune nation.
Le coup d'État militaire et les pressions diplomatiques
qui ont immédiatement suivi la mort de Gnassingbé
Eyadéma, le 5 février 2005, après trente-huit ans d'un
règne sans partage, l'ont encore confirmé : les
chancelleries occidentales ne cessent d'interférer pour
imposer leur candidat à la succession du dictateur et
garantir leurs intérêts dans la région.