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Ce texte de 1783, traduit et présenté pour la première fois en français, nous fait découvrir un Pestalozzi inattendu: le réformateur social pleinement engagé dans les problèmes de son époque, et qui s'attaque ici à l'un des plus dramatiques, celui de la mère broyée par la mécanique sociale au point qu'elle est poussée à supprimer le fruit de ses entrailles. L'examen de ce cas, qui vient heurter les conceptions profondes de l'éducateur (c'est à la même époque qu'il peint le personnage romanesque de la bonne Gertrude), conduit Pestalozzi à mener, à travers des études d'archives, une enquête serrée sur la réalité sociale de ces femmes infanticides, à suggérer des réformes législatives qui empêcheraient l'inéluctabilité de leur geste, et surtout à mettre en oeuvre des actions éducatives qui placeraient tous les acteurs de ce drame, et pas seulement la mère, devant leurs responsabilités morales. - Trois études historiques analysent le drame de l'infanticide maternel dans des contextes différents: elles montrent à quel point ce scandale social sollicite de partout la réflexion des philanthropes européens. Une quatrième contribution s'emploie à retracer l'évolution qu'a suivie la réflexion de Pestalozzi sur l'infanticide, jusqu'à la version révisée de 1821, où il prolonge les mesures sociales avancées en 1783 par une réponse proprement pédagogique au problème.
List of contents
Contenu: Johann Heinrich Pestalozzi: La question de l'infanticide, comme elle m'est d'abord apparue - Michel Porret: Le crime des filles "séduites et abandonnées" - Marie-France Vouilloz Burnier: L'infanticide dans la pratique judiciaire valaisanne du XIX e siècle - Christian Alain Muller: "Je lui ai serré le cou avec du fil blanc..." Infanticide et contrôle social à Genève au XIX e siècle (1815-1875) - Michel Soëtard: Pestalozzi et la question de l'infanticide maternel.
Report
"Il est à souhaiter que d'autres oeuvres de Pestalozzi soient bientôt traduites par les passionnés d'Yverdon et permettent aux lecteurs francophones de mieux prendre conscience de l'influence de Rousseau à la fin du 18 e siècle." (Tanguy L'Aminot, Dix-Huitième Siècle)