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Carla : Dans le temps les arbres étaient en fleur, les olives jonchaient le sol, nous les écrasions sous nos pas à chaque fois que nous empruntions ce chemin. En bordure des parcelles, le thym et les brunelles poussaient. Tout est devenu sec comme du bois mort. Le vin n'est plus râpeux mais brûlant, personne ne pourra boire cette piquette.
Marie : Alors à quoi bon vendanger ?
Carla : Je ne regarderai pas les vignes crever.
Marie : Elles ont besoin qu'on les laisse en paix.
Carla : Vous ave : tout gâché.
Marie : La vieille rengaine.
Carla : Lamentable. Je vais travailler.
Là où le soleil se couche est une fable épique, en deux temps entrecroisés, sur les fins programmées de l'Occident et du théâtre.
Premier temps : « Le théâtre change-t-il le monde ? » Un débat public est organisé dans un grand festival à l'issue d'une performance qui confronte la fiction théâtrale au témoignage d'un « vrai » réfugié. Pour le metteur en scène, le théâtre ne peut que s'effacer devant cette « réalité ». L'actrice principale, présente sur le plateau, n'est pas du même avis. Cette conversation branchée entre « pros » se transforme vite en pugilat.
Deuxième temps : Un domaine viticole au sud de la France. Camille, écrivain raté précocement à la retraite, Caria, fille de vigneron, et sa mère Marie y vivent à l'écart du monde. Le frère de Caria, Francis, ex-trader miné, revient des USA avec sa fille adolescente. Tandis que Francis et Camille passent leur journée à boire et à manger, Caria tente de sauver le domaine de ses parents dont la terre est épuisée par l'agriculture intensive. Un jour, Mahmoud parvient à passer les grilles qui encerclent le domaine. De quoi faire vaciller le mince équilibre subsistant à l'intérieur de la villa.
