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L'EPR (pour European Pressurized Water Reactor puis Evolutionary Pressurized Water Reactor) est un réacteur électronucléaire, dit de « troisième génération ». Deux réacteurs EPR fonctionnent dans des conditions satisfaisantes en Chine, à Taishan, respectivement depuis 2018 et 2019. Quatre autres sont en construction : un en Finlande, depuis 2005, un en France, à Flamanville, depuis 2007, et deux en Grande-Bretagne, depuis 2017. Plus puissants et présentant des garanties de sûreté plus importantes que les générations précédentes de réacteurs, les réacteurs EPR s'avèrent d'une très grande complexité à construire : leurs chantiers connaissent, en Europe, de nombreux déboires.
La Cour établit, dans le présent rapport, l'importance des dérives de coûts et de délais de construction des réacteurs EPR, analyse la pluralité de leurs causes et présente leurs conséquences financières. Elle appelle à revoir l'organisation de la conduite de ces grands projets en tirant les enseignements des chantiers actuels pour mieux cadrer ceux à venir, et elle relève les récents progrès de l'organisation interne d'EDF afin de préparer au mieux le projet d'EPR2. Elle souligne en outre la nécessité de réviser la stratégie d'export des réacteurs EPR, qui ne peut se poursuivre dans les conditions actuelles, notamment s'agissant des conditions de financement des projets de construction. Une incertitude subsiste quant à la capacité de la filière nucléaire française à construire de nouveaux réacteurs électronucléaires dans des délais et pour un coût acceptables. Or, cette question se pose à brève échéance, compte tenu du vieillissement du parc nucléaire existant. Ce rapport a ainsi pour objectif de contribuer à éclairer les réflexions engagées par les pouvoirs publics sur le mix électrique de demain.
