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À la fois sport, jeu et espace de création littéraire où la poésie s'auréole de musique et s'innerve de rythme, la lutte est un phénomène immense en pays sérère. La place qui lui échoit se perçoit dans l'aménagement de l'espace habité ou des aires de jeux multifonctionnels lui sont notamment consacrées. Cette place se perçoit également dans le processus éducatif, en ce que la lutte impose à l'enfant l'apprentissage de la sociabilité à travers l'endurance acquise dans l'affrontement à armes égales avec ses pairs, selon des règles "démocratiques". Grâce à la lutte, ce processus éducatif intègre une découverte du terroir villageois sinon de la contrée, qui élargit les repères et l'horizon des jeunes postulants. Elle éduque également au respect de règles sociales collégialement convenues, portées par chacun des membres du corps social qui, en l'occurrence, peut devenir juge avec l'aptitude à rendre le verdict de l'affrontement. La lutte peuple l'espace de l'imaginaire en ce qu'elle fait rêver le spectateur, et lui fait couver au fond de lui le désir de devenir comme l'athlète au milieu de l¿arène.
About the author
A. Raphaël NDIAYE, chercheur à Enda T.M. Dakar de 1987 à 2010, Directeur Général de la Fondation Léopold Sédar Senghor depuis 2013, Expert-formateur de l¿UNESCO en patrimoine culturel immatériel à partir de 2011.
