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Réunir Amilcar de Castro et João Cabral de Melo Neto, qui, bien que contemporains et partageant des goûts artistiques, ne se sont jamais rencontrés, c'est corriger un projet que l'Histoire a oublié de terminer. Parmi les aspects qui rapprochent João Cabral et Amilcar de Castro, il y a le privilège de la visualité dans sa poésie, qui prend les mots pour leur matérialité d'encre sur papier. Amilcar, à son tour, explore également le métalangage de la sculpture, faisant sauter à la perception des aspects tels que le poids et la conquête de la troisième dimension. La méthode comparative, qui est la technique même des simulacres de Cabral, sert également à confronter le projet constructif présent chez l'un et l'autre, mais qui, chez Amilcar, revêt les particularités de la rupture néo-concrète. Enfin, l'approche phénoménologique nous amène à découvrir dans le pli - " littéral " chez Amilcar et sous la forme d'un " démantèlement interne du mot " chez Cabral - la contribution fondamentale au projet commun de dénaturalisation de la perception humaine. Favoriser la rencontre entre ce sculpteur et ce poète, c'est donc affirmer les similitudes que le méticuleux Cabral, critique du musée de tout et de tous, a négligé de réaliser.
About the author
Ana Beatriz Duarte es investigadora y especialista en comunicación. Licenciada en Periodismo y con un máster en Historia Social de la Cultura, es también autora, traductora y editora de libros y artículos académicos. Actualmente está escribiendo su tesis doctoral en Estudios Contemporáneos en la Universidad de Coimbra. Foto: Juan Palma Dias
