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Marchant sur ce chemin dont ils n'attendaient rien, ils regarderaient chaque plante qu'ils trouveraient, chaque cri d'animal qu'ils entendraient, chaque fleur sur le point de s'épanouir, comme une chose exquise, puisque donnée par le hasard, comme si chaque signe de vie, comme si chaque beauté naturelle avait la valeur d'une pierre précieuse. Ils apprendraient d'autres sons, d'autres images, d'autres parfums. Tout prendrait un nouvel éclat. L'aventure serait une chose légère, et le malheur, un étranger. Ils redécouvriraient le bonheur.
Pourquoi sommes-nous incapables de penser la disparition de notre civilisation, alors que nous en avons vu périr tant d'autres ? Telle est l'énigme par laquelle s'ouvre ce roman, qui répond en suivant quatre personnages, quatre manières de réagir à la fin du monde. Tout à la fois roman, poème et essai, Nos paradis perdus révolutionne le genre rebattu des histoires d'apocalypse. L'action tient au consentement auquel est convié le lecteur : notre civilisation va mourir et notre salut dépend de l'esprit avec lequel nous l'accepterons. Un roman-miroir, confrontant la théorie et l'expérience, l'Histoire et le présent, l'universel et l'individuel, qui nous révèle, par la beauté flamboyante de sa langue, par une prose lyrique, combien notre humanité est intimement liée à notre capacité d'émerveillement et à notre attention à la partager.
