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Les beautés arbitraires ont une histoire qui précède la question esthétique du beau et la dépasse. Fortes d'un je ne sais quoi qui les fonde à l'écart des systèmes théoriques, elles renversent au XVIIIe siècle la construction sociale du goût. Il se peut que cette conquête soit le plus grand effort de la pensée moderne. Distinguer, du point de vue de l'histoire de l'art, ce que la notion d'arbitraire recouvre, telle est la vaste énigme dénouée dans ce livre.
La reconnaissance des beautés arbitraires se heurte à l'absolu d'un modèle antique qu'il est temps de contredire. Car il n'est rien de fixe, ni d'immuable dans l'arbitraire de la beauté, tout entier laissé à l'imagination du peintre, du poète, de l'architecte ou du musicien... Beauté chimérique opposée à la beauté véritable, elle revêt soudain valeur de rareté et de distinction et se transforme en beauté nécessaire, liée à l'invention de formes nouvelles qui peuvent plaire et toucher universellement. Entre caprice et convention, non-sens et vraisemblance, raison et sentiment, beautés essentielles et arbitraires échangent leurs rôles pour représenter différemment le monde et ses figures.
List of contents
9 - 10 Prélude. Avant Kant (Isabelle Tillerot)11 - 21 Intruduction (Isabelle Tillerot)23 - 49 Chapitre 1. Immuables beautés ébranlées (Isabelle Tillerot)51 - 71 Chapitre 2. Le sentiment de l'arbitraire (Isabelle Tillerot)73 - 122 Chapitre 3. Le sensible arbitraire (Isabelle Tillerot)123 - 160 Chapitre 4. L'arbitraire de l'autre beauté (Isabelle Tillerot)161 - 203 Chapitre 5. Le caprice de l'imagination (Isabelle Tillerot)205 - 217 Conclusion. De l'arbitraire en toute chose (Isabelle Tillerot)219 - 245 Notes247 - 284 Bibliographie285 - 288 Index289 - 290 Crédits photographiques