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Camille se maquille. Romane la regarde.
Romane : Tu n'as pas besoin de ça.
Camille : J'en ai envie.
Romane : Tu es tellement belle sans ça.
Camille : Les visages contrastés paraissent plus féminins.
Romane : Je te préfère au naturel. Je t'aime décontrastée. Je t'aime esquissée. Je t'aime en dégradé.
Camille : Tu es ma fratrie. Mon adelphe. Ma famille. Tu n'as pas besoin de me trouver belle pour m'aimer. Tu n 'as pas besoin de me regarder pour me trouver belle.
Romane : A qui est-ce que tu veux plaire ainsi ?
Camille : A d'autres. Peut-être à personne. Peut-être à moi-même.
Romane : Tu as lu ça dans quel magazine ?
Camille : Inutile d'être désagréable.
Romane : Tu t'y brûleras les ailes. Et quand tu seras désespérée, si tu as envie de panser tes plaies, tu n'auras qu'à me siffler et je serai là, avec mon amour bêtement fraternel, mon amour immortel.
Camille : Je suis en retard. Je te laisse à tes chimères.
Romane : C'est nous, les chimères.
Camille : Je te laisse être une chimère. Laisse-moi être une femme.
Adelphes : adj. et subst. masc. ou fém., du grec alpha (...) ç formé de alpha' -copulatif et de (...) ç « matrice » personnes issues des mêmes parents.
Depuis leur départ du foyer familial, Camille et Romane vivent ensemble, dans le cocon de leur singularité, qui est leur force et leur malédiction.
Lorsque Camille s'en échappe pour vivre sa propre vie, elle fait la rencontre d'Alexandre et de Julien, mais ce dernier la rejette violemment dès qu'il apprend sa particularité.
Romane, qui étouffait sa soeur de son amour jaloux, apprend à s'ouvrir à d'autres amours.
Une histoire d'amours et de genres au pluriel.