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Journal de novembre. 4 novembre 2011. Je roule dans des paysages sublimes, pressée d'arriver. Je vais à plus de 1.000 mètres d'altitude, dans une famille de laitiers. Un jeune couple de trentenaires et leurs enfants vont m'accueillir. Je suis émue, excitée. Dans le coffre de la voiture, j'ai emporté mes bottes, ma combinaison de travail, mon écharpe, bonnet, gants. Je suis équipée pour aller à l'étable, pour travailler avec les bêtes et les gens. J'ai dit à mes hôtes que j'étais comme une stagiaire mais que je ne savais rien faire. Ce qui est vrai. Je ne connais rien, mais alors rien du tout au travail laitier. J'ai aussi mon enregistreur. Mes cahiers. L'ordinateur. Il me semble que je vais au bout du monde. J'ai du ravitaillement pour dix jours. Comme si, en monde rural, et en novembre, je ne trouverais rien à manger. Je n'ai évidemment pas oublié de prendre alcool et chocolat, mes vices d'écriture.
Au gîte, je fais mon premier feu. La traite commence le lendemain à 7h30. Je trépigne. J'apprécie le gîte où je suis. On branche soit la télévision, soit le four, il n'y a qu'une prise. Ça me ravit. Un temps, je songerai à mettre la télé dans le four. Je jubile pour n'importe quoi...
Le monde agricole a ouvert à l'auteure ses terres, ses étables, ses cuvages, et autres lieux de travail et de vie.
Trois mois d'immersion dans des exploitations pendant lesquels elle a pu approcher l'homme et l'animal, cheminant avec les uns et les autres.
Ici, on a fini par lui demander de traire, là de passer le balai.
Elle a observé, on l'a observée... et elle n'en est pas revenue indemne.
De l'émerveillement à la prise de conscience du vivant, Les Agricoles retrace ce parcours.
