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Patricia : Et l'organigramme ? Tu n'as pas remarqué que mon nom n'y figure pas ? Qu'est-ce que tu as à dire ?
Marylène : Ecoute, Patricia. J'ai tenu à te parler en dehors du bureau pour être tout à fait libre. Non, tais-toi... Je comprends ce que tu ressens. Je comprends ton sentiment d'être... comment dire ? ...dépossédée d'une partie de toi-même...
Patricia : Une partie ! ?
Marylène : Crois-moi, Patricia. Crois mon expérience du travail... qui n'a pas toujours été des plus heureuses, je peux te l'assurer, notamment mon dernier boulot. Tu as quarante ans. Dans le monde du travail, tu es déjà - comme moi, d'ailleurs - une senior.
Patricia : J'ai seize ans d'expérience.
Marylène : Huit, Patricia, huit. Tu ne travailles qu'à mi-temps...
Un travail qu'elle adore, un patron qu'elle vénère : la vie professionnelle de Patricia est au beau fixe depuis seize ans. Jusqu'au jour où le patron engage Marylène et ordonne à Patricia de céder son bureau à la nouvelle venue. Rejetée, Patricia va fondre comme neige au soleil. La mise à l'écart professionnelle devient une vraie descente aux enfers personnelle.
La pièce aborde un sujet encore tabou dans notre société : le harcèlement doux au travail. Ce harcèlement discret et insidieux, hypocrite, qui s'insinue dans le quotidien.
Le texte est, lui aussi, doux et tendre. En apparence du moins car l'écriture attaque le sujet de biais, à l'image de l'homme qui, la plupart du temps, refuse aujourd'hui de faire face et tire dans le dos de ceux qui osent se mettre sur son chemin.
