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Lui : ... Oui. ... Tu as eu des nouvelles d'Arthur ?
Elle : II est venu chercher ses dernières caisses hier soir.
Lui : Je sais.... Mais il aurait pu donner des nouvelles aujourd'hui.
Elle : Pourquoi voudrais-tu qu'il donne des nouvelles ?
Lui : Je ne "voudrais" rien... Il aurait pu en donner mais je me doutais qu'il n'en aurait pas donné. On s'est vus il y a 24 heures. Il n'a aucune raison d'en donner.
Elle : Ils vont être très bien dans ce petit appartement. Et Coralie a beaucoup de goût.
Lui : Oui... c'est sûr... Et Martial ?
Elle : Quoi ? Tu as eu des nouvelles ?
Lui : Non... Et toi ?
Elle : Non. Il avait un séminaire toute cette semaine.
Lui : Je sais. On les verra le week-end prochain...
Elle : Oui... sans doute.
Lui : Sans doute. ... J'ai acheté une clarinette.
Ainsi va la vie. Les enfants grandissent et quittent peu à peu le nid familial. Normal. Mais quand même...
C'était juste hier. Enfin, il y a plus de vingt ans... Deux garçons entraient dans la vie de Christelle et Olivier et devenaient le centre de leurs préoccupations. Aujourd'hui, les deux jeunes hommes suivent leur chemin. Le couple reste seul, avec un petit goût amer de désarroi qui fait oublier la saveur des choses.
Ils devraient se rejouir. Enfin du temps disponible pour penser à eux, pour s'offrir tout ce qu'ils ont toujours reporté à « plus tard ». Mais le coeur n'y est pas ; la boussole s'affole. Et les voilà qui perdent peu à peu leurs repères, trébuchent, s'éloignent de la rive, touchent l'imprévisible fond...
Est-ce irréversible ? Pourront-ils refaire surface ? L'amour de leurs enfants pourra-il les aider à se refaire une vie ? Rien n'est moins sûr.
Couple dans la vie mais aussi parfois, comme c'est le cas ici, à la table d'écriture et sur scène, Marie-Paule Kumps et Bernard Cogniaux sondent en profondeur les vertiges de parents orphelins, avec un humour décapant, une tendresse débordante et une lucidité qui « sent le vécu ».
Une comédie qui va bien au-delà des apparences.
