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Celte qui fuit : J'ai l'impression d'avoir attendu des années et des années. Ça n'en finissait pas, c'était interminable.
Celle qui fut : Tu n'as que trente ans.
Celle qui fuit : J'ai déjà trente ans !
Celle qui fut : Le plus bel âge...
Celle qui fuit : De ton point de vue peut-être, mais quand on le vit...
Celle qui fut : Mais écoute, c'est magnifique. Tu as trente ans et tout l'avenir devant toi. Tu es indépendante. Tu gagnes fa vie. Tu as un chez-toi. Des amis...
Celle qui fuit : Un chien...
Celle qui fut : Oh ! Quelle rabat-joie, celle-là ! Alors, tu n'es pas heureuse ?
Celle qui fuit : Non. Je suis contente de ce que j'ai fait, de là où je suis... Mais je ne suis pas heureuse, ça non.
On a beaucoup écrit sur les rapports mère-fille. Thèses savantes ou oeuvres de fiction, tous ces écrits ne parviendront pourtant jamais à faire le tour du sujet tant il est complexe.
De ce fil éternel de vie, mélange tantôt de passion, de complicité, de tendresse... tantôt d'incompréhension, de rivalité, de déchirure... il ne reste parfois que la braise ténue du souvenir matriciel. Mais il suffit d'un peu de vent pour que se réveille la petite flamme maternelle qui sommeille en chaque femme.
Sous la plume d'Olivier Coyette, Celle qui fut et Celle qui fuit se retrouvent entre hier et aujourd'hui, réalité et rêve, souvenirs et projets... Double image sortie du miroir, soeurs confidentes, meilleures ennemies... elles renouent et ravivent les traces matérielles du lien complexe et enchevêtré qui les unit. Fous rires, engueulades, nuits blanches, trous noirs, pensées rosés... et hommes de tous poils : autant d'artifices pour nous raconter ce qui se révélera avant tout une belle histoire d'amour.
