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Une forêt profonde. Au fond de cette
forêt, un chalet isolé où vit un trio
improbable : Franck, JC et Leslie.
Un soir, Franck ramène un homme qui
a planté sa voiture dans un virage, non
loin de là. Il porte un costume Gucci,
des petites chaussures noires très
classe. Contre l'avis de JC, Franck et
Leslie invitent l'étranger à rester pour
la nuit.
Choc des cultures. Pour commencer,
on parle viande, fric, costards et
bagnole. Puis les questions arrivent.
Qu'est venu chercher ce jeune cadre
plus très dynamique au fin fond de
cette forêt humide ? Il semble tout
posséder et ne plus rien désirer ; pour
les trois autres, c'est juste l'inverse.
Pendant que Leslie épie et séduit le
visiteur, les langues, les lames et les
corps s'affûtent. Mais les hommes sont
des animaux imprévisibles...
Franck : Bien dormi ? C'est
marrant d'avoir un invité de grand
matin, en costume en plus, hein
JC ! On peut vous prêter des
fringues
...
Parce que de vous voir en costume
comme ça chez nous, ça nous fait
tout bizarre, il y a un truc qui colle
pas, c'est comme si quelque chose
criait dans l'espace. Asseyez-vous.
Prenez un café. Qu'on discute un
peu
...
On devrait peut-être se reconvertir.
Se lancer dans la chambre d'hôte.
Ça nous plaît d'avoir de la visite,
hein JC ?
JC (bas) : Moi je veux juste une
chose, c'est qu'il foute le camp
Franck : JC est de mauvais poil. Il
a pas fermé l'oeil de la nuit. Il a
des trucs qui lui tournent dans la tête
JC : Ta gueule, Franck
Franck : Je dois y aller
(Franck se lève et sort. Silence)
JC : Alors comme ça, vous vous
êtes perdu
L'homme : Oui
JC : Bizarre
L'homme : C'est la déviation. J'ai
dû quitter l'autoroute
JC : Et vous êtes arrivé ici
L'homme : Pas très loin
JC : Jusqu'ici
L'homme : Par hasard
JC : Pourquoi vous êtes là ?
L'homme : Je ne sais pas
JC : Vous êtes là depuis hier, et ça
fait comme une éternité
J'aime pas comme vous sentez
Depuis que vous êtes entré, on a
du mal à respirer. Vous nous
bouffez tout notre air. Ici c'est pas
chez vous
