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Je ne suis plus jamais partie, je n'ai jamais pu partir.
Je suis remontée seule du cratère, vêtue de ce manteau fait de lave, offrande du volcan, et ce parapluie, qui m'attendait au sommet, planté dans la neige.
Posant les yeux pour la première fois sur les grandes plaines, j'ai reçu, au loin, les fumées des villes qui oublient leur pestilence.
Il y a l'odeur du sang que les habitants, au sud, font couler et qui se mélange à l'odeur des larmes froides du nord.
Et moi, depuis ce jour, je regarde de loin cette plaine devenir noire, écoutant les gémissements de ceux-là qui vivent dans un monde où la terre est aride.
Vous n'êtes pas Ti Jean.
Vous lui ressemblez mais vous n'êtes pas lui.
Pour être Ti Jean, il faut une chose, cette chose que vous n'avez pas.
Pas forcément ce que vous pensez. Cette chose ne ressemble à rien d'autre.
Inimitable.
Ti Jean, c'est Ti Jean.
En sang ou sur le sable, la bouche contre le sable...
Non, pas le sable !
Je le répète à qui veut m'entendre : Ti Jean, c'est Ti Jean.
Il arrête la pluie, voilà la chose.
Je ne sais pas comment il fait, mais il arrête la pluie, Ti Jean.
Je vous jure.
Kal
- Ram, voyageur malgré lui, arrive sur une plage ravagée par un cyclone. Sa traversée de la mer a été difficile. Epuisé, il rencontre Kal, une femme mystérieuse, qui l'invite à la suivre et le conduit au sommet d'un volcan enneigé. Pluie et lave s'entrechoquent : que restera-t-il de cette éphémère rencontre ?
Un conte poétique sur la difficulté de s'apprivoiser et de s'aimer.
Ti Jean
- Ram est poursuivi par la pluie depuis qu'il a été contraint de quitter sa terre. Enigmatique vagabond interpellant les passants, il hante les rues de « l'espèce de ville » à la recherche de son compagnon de route, Ti Jean, un enfant qu'il a recueilli dans les racines d'un arbre et qui, étrangement, a le don d'arrêter la pluie...
