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Cinquante ans de constitutionnalisme camerounais concentre une remarquable histoire du pouvoir constituant, dont le rapport à la théorie générale est solitaire et solidaire. Les processus constituants démontrent la résidence du seul principe de la souveraineté dans le peuple, laissant la réalité de sa détention au Gouvernant. Ils soutiennent définitivement la thèse d'un pouvoir constituant immanent, innervé dans la société ou, plus précisément, dans la sphère politique au sein de laquelle évoluent les pouvoirs constitués. Sous ce prisme, les différentes époques du constitutionnalisme camerounais illustrent tout simplement le rapport de force existant entre les gouvernants, réduisant l'acte constituant au Droit du vainqueur. La conséquence est la pérennité du détenteur du pouvoir constituant. Aussi, la coexistence d'un constitutionnalisme libéral à coté d'un constitutionnalisme instrumental, qui n'est ni infecté ni affecté par le premier, démontre que le pouvoir constituant est d'abord et seulement, et cela depuis 1789, la justification rationnelle- légale de la légitimité du pouvoir ; la fiction qui entretient l'illusion que le statut des gouvernants est fixé par les gouvernés.
About the author
Kenfack Temfack est enseignant-chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université de Douala-Cameroun. Titulaire d'un Ph.D en droit public, il s'intéresse au droit constitutionnel africain en général et camerounais en particulier. Il est membre du GERUDA (Groupe d'Études et de Recherche sur les Usages du Droit en Afrique)
