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Nous analysons pour un public curieux de références latines des écritures réflexives. Nous avons choisi d'étudier, chez Cicéron, l'écriture comme travail de réflexion sur l'action politique personnelle: le traité moral des "Devoirs" est en partie l'ultime justification politique des "Catilinaires". Cette forme d'écriture est elle-même rendue possible par le ressaisissement de soi qu'effectue l'homme politique, lors de son exil. Il y a ainsi une unité éthique de ce discours cicéronien du sujet pensant. La réflexion du poète Horace, dans l'"Epître aux Pisons", sur le mauvais poète aide à comprendre l'art bien assimilé du poème comme travail sur le rythme harmonieux des mots. Catulle et Ovide, quant à eux, par leur emploi spécifique de "quin" interrogatif définissent deux poétiques de l'élégie latine et pensent, chacun à sa manière, la représentation du sujet amoureux dans l'élégie érotique romaine. Par ces trois approches nous tâchons de démontrer le lien que crée le travail de l'écriture chez Cicéron entre théorie morale et pratique politique; chez Horace, l'éloge de la belle pratique de la poésie; chez Catulle et Ovide, la variété d'écritures travaillées par la passion amoureuse.
About the author
DELBEY Evrard, Professeur de langue et littérature latines à l'Université de Nice. Membre de l'Equipe d'Accueil 4081 "Rome et ses renaissances" (Paris IV Sorbonne). Parmi les livres publiés:"Poétique de l'élégie romaine. Les âges cicéronien et augustéen", Les Belles Lettres, Paris, 2001; "Venance Fortunat ou l'enchantement du monde", P.U.R., 2009.
