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Lors des deux dernières décennies, la communication publique sur la santé a pris une dimension politique croissante. Il ne s'agit désormais plus, pour les pouvoirs en place, de transmettre seulement des messages de prévention. Leur objectif est aussi de restaurer une image écornée par quelques scandales de négligence sanitaire... Au plan national, les campagnes de prévention du sida ont donc amorcé un tournant, voire un véritable changement dans la diffusion de l'information.
Mais quelles influences, quels enjeux et quels conflits ont marqué cette transformation ? Quels ont été les acteurs impliqués et comment sont-ils intervenus ? Face à un risque difficile à cerner, quelles expertises ont été mises à contribution et en fonction de quelles légitimités ? Comment - et jusqu'à quel point - lesdites expertises ont-elles été enfin utilisées ?
La mise en place des campagnes de prévention du sida méritait bien des éclaircissements, notamment lors des années allant de 1987 à 1996 - phase la plus dynamique à cet égard. Geneviève Paicheler s'est donc attachée à l'analyse des aspects institutionnels et stratégiques en jeu sur la période considérée. Elle a plus particulièrement étudié leur évolution et les interactions entre les divers intervenants. En examinant les processus complexes inhérents aux campagnes de l'époque, elle s'est efforcée de ne pas tomber dans le piège des attitudes convenues envers les différents acteurs des mondes politique, associatif et scientifique, prenant en compte leurs contraintes et leur potentiel d'action.
