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Descartes a écrit le Monde ou Traité de la Lumière dont la deuxième partie
s'intitule L'Homme, il n'a jamais écrit de «Traité de l'Homme». L'unité
structurelle du traité de 1633 s'opère par le schème de la flamme qui se rapporte
aussi bien au premier élément - le Feu - qu'au coeur, organe de fermentation ou
de feu sans lumière. Lire Descartes par le biais essentiel de la flamme et de la
lumière, tel est le propos de cet ouvrage. La lumière est-elle mouvement, action
ou inclination à se mouvoir ? L'hésitation cartésienne engendre un questionnement
sur la force mouvante. Si le mouvement n'est qu'un mode du corps mû, d'où vient
la force mouvante ? Quel est son support substantiel ? Et qu'appelle-t-on substance ?
Le problème de la force mouvante redouble quand on le rapporte à
l'interaction de l'esprit et du corps. L'esprit est-il la cause des mouvements dits
volontaires du corps ? Le corps est-il la cause de ce que sent l'esprit ? Descartes
répond que l'esprit est la cause déterminante et non efficiente des mouvements
dits volontaires et que le corps donne occasion à l'esprit de sentir. Certains
cartésiens vont plus loin : l'esprit n'est que la cause occasionnelle des mouvements
volontaires et, réciproquement, le corps n'est que la cause occasionnelle de ce
que sent l'esprit. Le corps et l'esprit ne sont que des occasions pour Dieu
d'exercer sa puissance, cause totale et unique de tous les mouvements du corps
et de toutes les impressions de l'esprit.
L'objet de ce livre est de montrer que Descartes a provoqué, par certains
écarts conceptuels, une véritable crise de la causalité et de la substance, manifeste
dans l'occasionalisme mais dont on voit encore les traces dans l'Encyclopédie de
Diderot et de d'Alembert.