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Excerpt from Études sur Quelques Artistes Originaux: Auguste Rodin, Statuaire
Rodin ne connut peut - être pas cette boutade. Il put en soupçonner l'existence qui correspondait à une manière com mune d'envisager ses oeuvres. A très peu de variantes près, chacune d'elles avait amené, au moment de son apparition, de semblables jugements dont, pour plus de certitude, les auteurs se décernaient tout d'abord un brevet d'intelligence et de savoir. N'eût - il pas été préférable qu'ils missent la même ardeur à déterminer les raisons de la défaveur attachée d'office, par eux - mêmes, à toute oeuvre nouvelle de Rodin? Que peut faire l'estime en laquelle certaines gens tiennent leur intelligence. S'ils n'en fournissent pas des preuves effectives, où en est la trace? Pour juger avec réflexion et justesse d'une création esthétique, il serait infiniment préférable que ces cri tiques pussent faire goûter l'intelligence particulière qu'ils en ont, qu'ils puissent établir avec logique la perception des lois qui concourent à l'établissement d'une oeuvre d'art, qu'ils montrent un souci apparent de la personnalité de l'auteur, qu'ils lui laissent et respectent sa liberté, et qu'ils veuillent bien ramener toutes ces modalités à l'impression ressentie. Qu'a donc à faire l'intelligence dans cette conception de la beauté? Bien peu; l'émotion comme la sensibilité y suffisent. Et le raisonnement, si cultivé qu'il soit, ne peut limiter cette faculté de l'âme à quelques individus.
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