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Après Lacan : le retour à la clinique
« Le sens que [le travail sur le Vocabulaire de la psychanalyse] a pris et c'est intéressant, parce que ce n'était pas présent dès le début a été d'appliquer radicalement la consigne lacanienne du «retour à Freud ». Or, ce faisant, nous nous sommes aperçus que, appliqué à la lettre, ce retour à Freud avait pour conséquence notre éloignement de Lacan ! » J.-B. Pontalis
En présentant douze entretiens tenus entre 1992 et 2011, Fernando Urribarri restitue ici une vingtaine d'années de dialogues avec les plus grandes figures du post-lacanisme français : Pontalis, Laplanche, Aulagnier, McDougall et Green. D'abord élèves de Jacques Lacan à l'époque du glorieux « retour à Freud », ces psychanalystes allaient bientôt se séparer du maître pour poursuivre leurs propres recherches, prônant à la fois un rejet des positions dogmatiques et théoricistes et un retour salutaire à la clinique. Comme l'explique J.-B. Pontalis dans l'un de ces entretiens : « L'intéressant est que les analystes ont changé pour être capables de travailler aux confins de l'analysable [et être] en conditions d'écouter en deçà de la représentation, de penser le non-figurable, l'informe, l'innommable. Nous avons pris la décision que ces états étaient analysables. »
Ce mouvement à la fois rebelle, novateur et profondément enraciné dans le freudisme, allait jeter les bases d'une psychanalyse renouvelée, en phase avec les bouleversements nosologiques du XXIe siècle. Non seulement il donnera un souffle nouveau à la pensée psychanalytique en France, mais il sera aussi l'un des plus créatifs dans l'histoire de la psychanalyse.
Dans son introduction, Urribarri revient sur le contexte de ces dialogues et en explicite l'importance pour le psychanalyste d'aujourd'hui.
