Read more
Exactement, à vrai dire, de façon surécertaine j'en sais rien. Mais si, par malchance ontologique universelle inévitable, je devais ne pas assister à mes obsèques, quelle poisse ! Quel dommage ! Ne pas les voir pleurer comme des Madeleines ! Ne pas voir, invisible, l'air circonstancié de certains, l'hébétude profonde de quelques autres, les statues de la Cathédrale baissant elles-aussi la tête pour cacher leurs larmes et joignant les mains ! Dommage ! Dommage ! Ne pas entendre les orgues roucouler de douleur sourde ou clarineter la petite note de l'espérance ! Ne pas entendre non plus les paroles, nécessairement résurrectionnistes, du prêtre, ni les prières - dies irae - dites pour moi, pour une fois ! Pour une fois que serais la vedette, le centre convergent des regards, des paroles, des pensées, des souvenirs-déjà ! Serais dans ma boîte, au noir, n'entendant rien ? Ne voyant rien ? ça serait trop bête ! Ne pas assister à sa sortie, à son départ, à son adieu ? Rater sa conclusion comme on aura raté son début et comme on aura raté tant de choses et tant d'êtres dans sa vie ? Non. À la seule idée que la chose est possible, mes cheveux s'enfoncent dans ma tête, mes ongles se mettent à pousse !
Soit fête ma volonté
Dans ce quatrième livre, André Auzias nous parle de son rapport à la religion ; une fois de plus, il s'en donne à coeur joie et nous emporte dans son imaginaire où tous les jeuxpermis, dialoguant librement, tantôt avec Blaise Pascal, tantôt avec les anges, tantôt avec le pape, tantôt avec lui-même.
« Mon propos », nous dit-il, « s'il est très souvent violemment anti-catholicité romaine (papes, curés, liturgies, rituels figés et mortiferes), est aussi celui d'un esprit en respect, et même en recherche, depuis toujours, d'une certaine attitude religieuse, à ma façon. Ma violente critique de la lettre n'exclut pas une démangeaison constante et une ouverture moi, de quelques sentiments, rêves, fantasmes, espérances d'évènements et d'attitudes religieuses dont j'ai été bercé et nourri au départ de ma vie et qui ne m'ont jamais tout à fait lâché les baskets. Je suis un bouffeur de curés, pas un bouffeur du Divin ».