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En Afrique comme ailleurs dans le monde, la protection de l'environnement a longtemps été considérée comme le champ clos de scientifiques professionnels, de militants éclairés ou de touristes plus ou moins aisés. Ce n'est que tardivement que les gouvernements se sont aperçus qu'elle constituait un enjeu politique important. Mais les politiques publiques alors imaginées ont souvent privilégié le court terme, c'est-à-dire des objectifs financiers, corporatifs, politiciens ou mondains, sans trop se soucier du long terme.
L'analyse des problèmes spécifiques de la gestion des ressources naturelles en Afrique, par la mise en perspective d'études de cas variées (sols, forêts, faune...), fait apparaître les lacunes fondamentales de ces politiques. La comparaison avec des situations moins décevantes révèle la cause profonde de la dégradation des ressources : elle se trouve dans le fait que les décideurs, experts comme politiques, ont généralement oublié de prendre en considération les intérêts, les compétences ou l'existence même de populations vivant directement et sous diverses formes avec ces ressources naturelles.
La révolution à mener dans les politiques de protection de l'environnement ne consistera pas seulement à les repenser en termes de développement local durable ; il faudra aussi mettre en oeuvre des procédures de « démocratie participative » effective, la gestion des ressources naturelles s'inscrivant dans des relations globales de pouvoir.