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Aboutissement d'une vaste recherche menée
par plusieurs spécialistes, ce livre confronte
deux visions apparemment antagonistes :
d'une part la planification territoriale,
concept élaboré au début du 20e siècle et
qui se voulait scientifique, d'autre part l'art
urbain, pratiqué au 19e siècle et empreint
d'empirisme. Ceci dans le but de mieux
appréhender comment ces visions ont marqué une ville qui a muté deux fois durant
cette période, devenant d'abord capitale d'un
pays petit mais puissant grâce à ses industries,
ensuite capitale officieuse, puis officielle
d'une Europe complexe.
Une histoire de planifier à Bruxelles singulière,
pleine de rebondissements et souvent de
paradoxes. En atteste la narration de la naissance de divers quartiers tels qu'ils ont été
rêvés, voulus puis réellement ordonnancés.
Elle est originale par le caractère très souvent
inédit des archives consultées et publiées (des
esquisses jusqu'aux documents officiels),
le caractère étrange de décisions importantes qui sont rapportées et avaient été
escamotées jusqu'ici (l'Administration de
l'Urbanisme est née en pleine guerre), le
rôle fréquemment salvateur du temps qui
sépare les projets de leur réalisation (ainsi
le revirement complet des idées à la fin des
années 1960).
Elle est aussi amusante par la teneur, parfois
pittoresque ou grandiloquente, des visions
promues avec sérieux par certains protagonistes de ces sagas urbanistiques.
Les multiples entrées que l'ouvrage propose, mais aussi la perspective à la fois large
et plus resserrée qu'il offre (allant de l'analyse globale à l'anecdote), s'adressent autant
à l'expert qu'au curieux de la ville.