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Une immersion photographique dans le quotidien et les fêtes en Israël et en Palestine.
La première fois que je me suis rendue en Israël, j'emportais avec moi les stéréotypes d'une Terre sainte issus de reproductions orientalistes du XIXe siècle. Je m'étais construit une image mentale correspondant à la symbolique du nom ; la Palestine évoquée sur les anciennes cartes géographiques provoquait en moi un désir de rencontre et de confrontation avec le réel.
En voyageant à travers Israël et les territoires occupés, j'ai vu des dialectiques et des cultures s'opposer ; une culture musulmane où chaque événement est conforté par la grâce de Dieu, et une culture juive associant l'histoire tragique de son peuple avec un besoin de défense et de suprématie absolue.
UN TERRITOIRE COMPLEXE De 2008 à 2012, j'ai tenté de mettre en lumière ce qui rassemble les individus, tels les liens et l'appartenance à un groupe qu'il soit social, ethnique ou religieux. Loin des images véhiculées dans les médias, Bab-El évoque le territoire israélo-palestien à travers ses diverses communautés et ses paysages.
Bab-El présente un pays dans sa globalité et sa complexité. Un pays qui, depuis la nuit des temps est décrit comme celui du lait et du miel. Depuis 1948, il ne cesse de s'enfermer dans des certitudes à l'égard de ses voisins et de ses habitants. J'aime envisager cette terre comme une gigantesque tour de Babel avant que Dieu ne décide de brouiller les langues et de séparer les hommes pour que leurs forces ne le défient. Une terre où l'Autre serait une part de moi-même, et ses différences mes propres manques.