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Si je vous dis que Berth est un poète, vous allez me regarder, incrédules. Et pourtant l'auteur dessinateur de cet ouvrage est bien un authentique poète. Bien sûr pas de ceux qui pleurnichent devant un coucher de soleil ou qui vibrent en entendant l'eau qui coule sur un rocher. Non ! Berth est un poète qui rigole devant un mec qui se noie, un enfant qui se coince les doigts dans la porte ou un yorkshire qui mord un handicapé. Il voit la cruauté dans l'innocence, le sexe dans un caillou et la poudre dans la paille du voisin. Lamartine se tenait droit devant un lac, Berth est assis devant sa table à dessin. Goethe restait silencieux pendant des heures, Berth éclate de rire toutes les trois minutes. Lamartine et Goethe sont morts comme des cons mais Berth est sacrément vivant, son humour transpire la connerie et la méchanceté de nos contemporains. Son trait est sans indulgence et comme dans toute vraie poésie, nous nous reconnaissons tous, absurdes, futiles, niais, méchants, primaires... Et profonds, comme l'apparence. Étienne Liebig
