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Les "gens de la parole" (acteurs de l'inversion sociale) et les chasseurs traditionnels appartiennent, à quelques exceptions près, à la même catégorie sociale. L'inversion sociale est un retournement de situation par rapport à l'ordre normal. Les gens de la parole constituent une caste marginale, délibérément grossière, fruste et vulgaire. Ils n'en restent pas moins utiles pour la société; ils procurent ce que le grand public désire : le divertissement, l'éclat de rire, la liberté d'opinion... La chasse est une activité cynégétique ayant une double finalité: la protection des populations contre les animaux dangereux et la fourniture de viande de brousse aux populations qui ne mangent que très rarement "la viande normale". Les Maîtres chasseurs assurent la sécurité publique et rappellent les grandes épopées guerrières. Mais ils n'ont jamais été intéressés par la conquête du pouvoir politique au Sénégal. Les gens de la parole évoluent à côté des confréries des chasseurs dont ils chantent les louanges et magnifient les exploits. Les deux communautés sont libres et indépendantes, forment une contre-société et ignorent royalement les hiérarchies statutaires conventionnelles.
About the author
Professeur Seydou DIOUF, Maître de conférences agrégé des Facultés de Droit, spécialisé en histoire du droit, ancien chef de département Histoire du Droit à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques (FSJP) de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD- Sénégal).
