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Un milliard d'êtres humains vivant avec moins d'un dollar par jour. 270 millions de
morts, entre 1990 et 2005, sous l'effet de l'extrême pauvreté. Plus que toutes les pertes
des guerres du XXe siècle. 18 millions de victimes, un tiers des décès mondiaux par an
dus à la misère.
Ces données correspondent pour l'essentiel à la profondeur des inégalités entre les
pays du Nord et ceux du Sud. Faut-il que les États riches s'emploient à remédier à la
situation des États pauvres, et si oui, selon quelles modalités et à quelles conditions ?
Cette question, qu'on désigne aujourd'hui comme celle de la «justice globale», est
venue s'ajouter, depuis la fin des années 1970, à la question classique des inégalités.
Quel peut être, au plan global ou mondial, l'analogue de ce que sont les politiques
sociales au sein d'une société donnée ? S'agit-il, si l'on accorde que les États riches ont
à contribuer au développement des pays pauvres, de procéder, là aussi, par des transferts
de ressources ? Ou faut-il oeuvrer pour que les pauvres du monde accèdent à des
«pouvoir-faire» les rendant capables de prendre en charge leur destin ?
Discutant ces options, envisageant d'autres perspectives encore, ce livre entreprend
pour la première fois, en combinant approche politique et approche éthique, de
construire une théorie systématique de la justice globale.