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C'est une biographie en forme d'hommage que Stefan Zweig
consacre en 1920 à Romain Rolland, l'un «des plus grands écrivains
de la France actuelle» d'après lui. Hommage à un ami,
puisque les deux hommes ont entretenu une longue correspondance,
mais surtout à celui que Zweig présente comme un de ses
«maîtres intellectuels», un guide aux accents parfois prophétiques,
une conscience.
Décrivant à la fois le parcours de l'écrivain et l'oeuvre, Zweig
s'attache à en montrer la profonde unité. Esprit libre, tout
imprégné de grandeur morale, l'auteur de Jean-Christophe met
son art au service de l'humanité. Retraçant les engagements successifs
de Rolland, Zweig souligne son courage, son héroïsme
même quand, presque seul contre tous, il dénonce la folie belliciste
qui s'est emparée de toute l'Europe en 1914.
Paru pour la première fois en français en 1929, ce texte permet
de redécouvrir une des grandes figures littéraires de la première
moitié du XXe siècle. Il met en lumière les idéaux de Zweig,
pacifiste convaincu et inlassable défenseur d'une certaine idée de
la culture européenne, mais homme de lettres avant tout, quand
son modèle - et cette différence jettera plus tard une ombre sur
leur amitié - se voulait aussi un homme d'action.
Une préface de Serge Niémetz, l'auteur de Stefan Zweig, le
voyageur et ses mondes (Belfond, 1996), apporte un passionnant
éclairage sur la complexité de la relation entre les deux hommes
et son évolution en regard des enjeux qui secouent l'Europe dans
les années 1930 et jusqu'à la mort de l'écrivain autrichien.