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Faut-il la placer [la thèse] dans la rubrique droit administratif ? (...)
Mais ne peut-on aussi envisager de la ranger dans la case droit constitutionnel ou même plus exactement dans
celle qui pourrait être consacrée à la théorie de l'État (...).
Droit administratif, droit constitutionnel, théorie de l'État et donc théorie du droit tant ces deux théories
sont, dans le creuset kelsenien dans lequel nous vivons, indissociables l'une de l'autre, histoire des idées politiques
(...) l'auteur justifiant fort bien en introduction pourquoi elle traite de l'exorbitance en droit public et non
de l'exorbitance du droit public. (...)
(...) Les chapitres du droit public s'inscrivent, comme les autres, sans difficulté dans le cadre construit
par Mlle Saillant qui porte non pas sur les seules administrations publiques mais plus largement sur le
pouvoir politique. (...) et il n'est pas interdit de considérer que l'auteur a en réalité traité le sujet suivant : «Le
pouvoir politique tel que représenté en droit par l'exorbitance». Et le plan, qui peut dérouter, dès lors que
l'auteur affirme dans une première partie que l'exorbitance assure la constitution de la spécificité du pouvoir
politique avant de démontrer dans la seconde qu'il constate ladite spécificité (or peut-on à la fois constituer
et constater ?), n'est nullement contradictoire étant donné que le pouvoir politique évoqué n'est pas exactement
le même dans les deux parties, l'une l'étudiant au sens proprement juridique et l'autre dans une perspective plus
anthropologique. (...)
Le sujet était à peu près impossible à traiter (...). Pourtant Mlle Saillant est parvenue à le dominer
en partant des racines historiques du terme exorbitant pour mettre en évidence l'essence de la spécificité
du droit public. (...)