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On a peine à les repérer, ces campanili, tant
les ruelles de Venise sont étroites et tortueuses.
Ces édifices d'un genre particulier, qui savent
si bien se dérober au regard du promeneur,
offrent pourtant, du haut de leur escalier, de
spectaculaires perspectives sur la Sérénissime :
des points de vue originaux qui d'ordinaire
échappent au visiteur mais que Tudy Sammartini
nous livre ici, avec l'appui du photographe
Daniele Resini.
Conçus à l'origine comme des tours de guet
ou de défense, les premiers campanili étaient
bâtis, pour des raisons de sécurité, à l'écart des
églises et des couvents. Mais les tremblements
de terre, les tempêtes et les incendies ont eu
souvent raison de leurs structures qui se faisaient
plus hautes et plus sveltes au fil des
siècles. Beaucoup subirent de sérieux dégâts
ou s'effondrèrent de pied en cap. Des 103 campaniles
que l'on a pu recenser sur la célèbre
vue de Venise exécutée en 1500 par Jacopo de
Barbari, il n'en reste plus aujourd'hui que
cinquante. Dans le présent ouvrage, Tudy Sammartini
s'est attachée à retracer l'évolution
des 66 campaniles encore existants (d'autres
campaniles ont été édifiés au XVIe siècle), à
rappeler le contexte historique des églises et
couvents auxquels ils se rattachent et à décrire
46 campaniles aujourd'hui disparus.
Dix-huit campaniles ont été choisis comme
«belvédères». Daniele Resini a photographié
chacun d'eux depuis un clocher voisin pour
mieux rendre compte de son intérêt architectural.
Il a voulu également nous inviter au fil
des pages et des dépliants à découvrir un aspect
exceptionnel de Venise : ses panoramas.