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Sa voix est calme et sereine, comme détachée de
tout. Et pourtant si dérangeante. Manon, une jolie
femme de caractère, est propriétaire d'esclaves dans le
Sud des États-Unis en 1828. Elle nous parle de ses
aspirations et de ses fantasmes, de son passé et de son
présent, de son mari qui ne l'aime pas, et de Sarah,
son esclave qui, petit à petit, va s'installer dans sa vie
jusqu'à la lui voler. Et, peut-être, intervertir les rôles.
Car qui, de la maîtresse et de l'esclave, possède ou est
possédée ? Qui est la victime et qui est le bourreau ?
C'est sur cette ambiguïté que repose le roman de
Valerie Martin. C'est aussi dans ce paradoxe qu'il
puise toute sa force.
Couronné par le prestigieux Prix Orange qui
récompense le meilleur roman de langue anglaise
écrit par une femme, ce saisissant portrait est une
double démythification du Sud chevaleresque de
l'Amérique et du bonheur conjugal. Au fil du récit
de cette lente et douloureuse déroute, s'exprime une
détermination qui galvanise littéralement le roman
et lui insuffle une rage universelle. Car plus qu'un
réquisitoire contre toutes les oppressions, Maîtresse
est un magnifique plaidoyer pour la vie.
«Original, sans complaisance, cet examen des rapports
maître-esclave et de leurs effets sur la vie intérieure est
sans précédent. Et l'écriture - si tendue et dépouillée -,
une merveille.»
Toni Morrison