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Mires, physiciens, barbiers et charlatans
propose au lecteur, universitaire, médecin
ou curieux de l'histoire des connaissances médicales, un ensemble d'études autour de la
médecine depuis l'Antiquité jusqu'au début du XVIe siècle. Le bon médecin est rare, et ce
depuis l'Antiquité. Il semble pourtant évident que le reconnaître facilement soit vital pour le
patient. Partant de ce constat, les auteurs de cet ouvrage ont tenté de montrer comment, depuis
les Grecs de l'époque d'Hippocrate jusqu'aux habitants du Mexique du XVIe siècle, ont été
éprouvés des critères pour distinguer les soignants. Si l'absence de formation officielle durant
l'Antiquité empêche la discrimination légale entre les médecins reconnus et les guérisseurs ou
charlatans, le Moyen Âge n'offre finalement et de manière paradoxale, pas tellement plus de
garanties. Certes, forts de leur enseignement «scientifique», les membres de la Faculté
pourchassent férocement les physici perfidi et autres barbiers aux pratiques désormais jugées
irrégulières. Pourtant les accusations reposent souvent sur des calomnies, les rumeurs se
multiplient et les règlements de comptes entre confrères ne manquent pas, surtout dans le
voisinage des puissants. Mais la criminalisation de l'échec médical a pour corollaire la
reconnaissance de la responsabilité professionnelle du médecin et si les confrères se montrent
souvent moins tolérants que les patients envers les marges de la médecine, ces derniers font
parfois preuve de plus de bon sens pour identifier le soignant compétent : le «bon médecin»
se reconnaît finalement à ses succès thérapeutiques et il semble que ceux-ci soient plus
nombreux parmi les praticiens qui allient une formation solide (épistèmè) à un pragmatisme
de bon aloi (technè).
La situation a-t-elle tellement changé, en ces premières années du XXIe siècle ?