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Aimé Césaire (1913-2008), célébré comme une figure majeure cl un combat pour plus de justice, contre tous les enfermements racistes ou nationalistes, n'a eu dans sa vie qu'une seule arme : la poésie. Il écrit dans Appel au magicien lors de son séjour en Haïti en mai 1944 « seul l'esprit poétique corrode et bâtit, retranche et vivifie ».
Auteur du magistral « Cahier d'un retour au pays natal » texte fondateur de la négritude, Césaire était un homme simple, ouvert, modeste, éloigné de toute posture prophétique et dont l'oeuvre doit-être lue selon Pierre Laforgue, non pas comme celle d'un grand poète noir, mais comme l'oeuvre d'un grand poète nègre et d'un grand poète français - d'un poète ». Simplement d'un poète.
Daniel Delas qui a coordonné et dirigé cet ouvrage, a réuni des amis venus de trois continents (Europe, Afrique, Amériques) pour apporter en toute liberté, chacun avec ses mots et ses rythmes d'écriture, sa contribution à ce Tombeau.
« J'habite une blessure sacrée
j'habite des ancêtres imaginaires
j'habite un vouloir obscur
j'habite un long silence
j'habite une soif irrémédiable
j'habite un voyage de mille ans
j'habite une guerre de trois cent ans
j'habite un culte désaffecté...
extrait de Calendrier lagunaire poème qu'Aimé Césaire a choisi de faire graver sur sa tombe
