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Michel Neyret Flic
« Flic dans l'âme, flic de terrain, traqueur de voyous, je
l'ai été pendant plus de vingt ans. Mon gibier : les braqueurs,
les truands, les malfaisants. Des flags, j'en ai collectionné des
dizaines. La presse m'a collé l'étiquette de « super flic ». En fait,
j'étais simplement un passionné : j'aimais l'excitation de la traque.
Je n'ai jamais eu à tirer sur quelqu'un, je n'ai jamais perdu un
homme. J'ai gagné le respect des flics, celui de voyous, et celui
des magistrats.
Et puis, un jour, j'ai dérivé. Dans les sphères de la haute
voyoucratie, j'ai cru que je pouvais manipuler. Mais c'est moi qui
ai été manipulé. La chute a été brutale : mise en examen, procès,
prison. On m'a accusé d'avoir touché de l'argent : je n'ai pas pris
un centime. On m'a soupçonné d'avoir affaire à la drogue : je
n'ai jamais fumé ne serait-ce qu'un pétard. On m'a décrit comme
un fou de luxe parce que j'ai conduit une Ferrari pendant un
quart d'heure.
Depuis « l'affaire Neyret », je suis stigmatisé comme un ripoux
total. Ce que je ne suis pas, ce que je ne serai jamais. Jamais. La
justice voit tout en noir ou blanc. La vérité, elle, est plus nuancée.
Je la connais, cette vérité. Et je la livre ici. »