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Les textes retenus dans cette étude procèdent à la fois d'un désir de
mettre en question le langage de l'imaginaire et d'une volonté de s'opposer à tout ce qui fait obstacle à une (re)conquête active du sentiment
de l'humain, par le biais du « parler-dérision ».
Après avoir scruté le paratexte des oeuvres, l'auteure étudie la façon
dont la dérision se manifeste dans l'écriture par les jeux du double et du
dédoublement. Puis, elle met au jour les apparentements intertextuels
qui sont une des constantes des procédés de dérision : lieu du « faire
comme si », du jeu ésotérique, mythique, érotique, donjuanesque des
écritures.
L'éventail des auteurs abordés est très large. Pour les Antilles, il va
d'Aimé Césaire à Daniel Boukman, en passant par René Depestre, Max
Jeanne et Simone Schwarz-Bart. Pour le Maghreb, ont été retenus des
oeuvres de Kateb Yacine, Boualem Sansal, Tahar Ben Jelloun, Mouloud Mammeri, Yasmina Khadra, etc. Pour l'Afrique subsaharienne,
Ferdinand Oyono, Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Werewere
Liking, Ousmane Sembène, Williams Sassine... Ce choix d'aires culturelles variées autorise le rapprochement de visions du monde opposées
qui se jouent des vérités instituées grâce au mouvement des écritures et
à leurs modalités d'énonciation qui rusent avec les turbulences du vécu
et avec toutes les censures.