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Lieu d'échanges et de conflits, de circulation et de confrontation des hommes,
des biens, des savoir-faire, des langues et des idées, la Méditerranée invite
à la comparaison des espaces, des temps, des pratiques. Son histoire, faite
d'expériences à mettre au jour, incite à mesurer échecs et succès et à apprécier la
part de la réalité, de l'utopie, du désenchantement et des anticipations fondatrices.
Cet ouvrage s'inscrit dans la continuité des études actuelles sur les liens entre arts
visuels et langage dans l'Antiquité classique. Si le vocabulaire architectural a depuis
longtemps suscité l'intérêt des spécialistes, aucune réflexion globale sur les rapports entre
l'architecture et le langage n'avait encore été entreprise. Explorer les rapports entre le texte
et l'architecture revient à s'interroger sur la place et la fonction du monument dans la cité
antique. La nécessité, pour les autorités civiques, de nommer, de classer ou de désigner les
constructions a favorisé le développement d'une nomenclature juridique et d'un lexique
technique. La beauté architecturale de ses bâtiments contribue au prestige de la ville. De
ce fait, le monument acquiert un statut symbolique qui explique l'importance accordée
aux descriptions architecturales dans la littérature ancienne. Ce statut privilégié du bâti
explique qu'en retour le modèle architectural ait pu informer la réflexion sur le texte,
dont la «construction» est métaphoriquement comparée à l'entreprise de l'architecte.
Les contributions réunies dans ce volume se proposent donc d'examiner les différentes
manières de «dire l'architecture», prenant en considération un large corpus de textes
allant des inscriptions et des traités techniques aux oeuvres poétiques. Elles ouvrent la voie
à une réflexion sur l'imaginaire occidental de l'architecture.