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De plus en plus d'artistes utilisent les nouvelles technologies
à des fins esthétiques et artistiques. Des termes et des expressions
tels bioart, biotech, biofacts, art transgénique, biogénétique, art in
vitro, etc., désignent ainsi des créations hybrides mi-artistiques,
mi-scientifiques. Ces «oeuvres», volontairement provocantes,
dérangent. Elles ébranlent l'imaginaire et transgressent parfois
les limites traditionnellement et historiquement assignées à l'art
occidental. Elles troublent aussi notre jugement en révélant,
au-delà du domaine de l'art, une multiplicité d'enjeux d'ordre
éthique, religieux, philosophique, culturel, juridique et politique.
La neuroesthétique, espace interdisciplinaire entre l'esthétique,
les neurosciences et les sciences cognitives, représente aujourd'hui
un aspect particulièrement novateur de l'alliance entre l'art et la
science. Les questions qu'elle pose sont nombreuses : quelle est la
part de l'inné et de l'acquis dans l'expression de notre sensibilité
au beau ? Existe-t-il des dispositions neuronales, des structures
cérébrales, qui favorisent la reconnaissance et l'appréciation de
la beauté ? Peut-on identifier les processus physiologiques qui
déterminent ou accompagnent l'expérience esthétique plastique
ou musicale ?
Autant d'interrogations tournées vers un futur incertain, sources
d'inquiétude, auxquelles la technoscience livre peu à peu ses
propres réponses.
Autant de défis que doit pourtant relever la réflexion esthétique.