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Les risques collectifs, naturels et anthropiques, font de plus en plus la une de l'actualité. On supporte mal en effet l'incertitude grandissante qui les accompagne. C'est alors la science qui est convoquée en première ligne dans le délicat exercice de la prévention. L'expert, qui se tenait autrefois dans l'ombre du décideur, se retrouve au coeur de l'action et sur lui pèse une responsabilité qu'il peut juger écrasante. Mais la question est moins celle de la personne de l'expert que celle de la constitution de l'expertise et du regard que l'on est amené à porter sur son exercice et ses résultats. L'affaire du glissement de Séchilienne, qui a longtemps défrayé la chronique, est un bon condensé de ces questions. Cette histoire, au cours de laquelle une centaine de familles ont été expropriées, intéressera, outre la communauté scientifique concernée par les risques, ceux qui s'y sont trouvés embarqués par la force des circonstances et qui n'ont pas trouvé de réponses aux questions qu'ils ont posées au cours de ces années vécues souvent douloureusement.
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Docteur en sociologie politique de l'EHESS, chercheure associée au laboratoire PACTE de l'Institut Politique de Grenoble, actuellement retraitée
