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Gourou hippie, Extraterrestre, Juif révolutionnaire cousinant avec Cohn-Bendit, Superstar, Mythe, point de convergence de l'univers teilhardien ou Messie « cosmopolito- rédempteur » : la figure de Jésus semble sérieusement chahutée autour de 1968. Elle reste en tout cas au coeur des « évènements ».
«Qui est Jésus-Christ ?», s'interrogeait la XXe « Semaine des Intellectuels catholiques », réunie du 6 au 13 mars 1968 ; la question passe ensuite dans d'autres revues, et par-delà les réponses chrétiennes, juifs et athées expriment aussi leurs opinions.
Les découvertes de Qumran (1948) favorisent une reprise de la « quête du Jésus historique » et Leschoua de Nazareth est redécouvert dans sa judaïté. non sans acculturations à l'air du temps. Mais c'est aussi le moment où se vulgarisent en France les théories exégétiques de Rudolf Bultmann (Jésus. Mythologie et démythologisation, Seuil 1968). Le trait d'union Jésus/Christ se recharge en problématique.
Que devient la « christologie » à l'heure de la « démythologisation » ?
Le cinéma introduit également de nouvelles approches, de L'Evangile selon saint Matthieu (Pasolini, 1964) au Messie de Rosselini (1975) en passant par La plus grande histoire jamais contée (George Stevens, 1965).
Mais Jésus est aussi matière à Opéra-rock: Jésus-Christ superstar (Norman Jewison, 1973) Ou « Idole de notre temps » (Match, 1 er avril 1972) ?
La figure du Crucifié se mêle à Prague à celle de Jan Palach, tandis que sous le signe d'une « Jésus Révolution » (Time, 21 juin 1971), « Jésus revient aux Etats-Unis » (La Vie catholique, 18 août 1971), où surgissent de nouveaux courants de spiritualité qui se diffusent rapidement.
Reprenant les actes d'une riche journée d'études consacrée à la décennie 1965-1975, ce volume explore le « moment 1968 » de Jésus.
