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Après l'exceptionnalisme français et américain, ont peu à peu émergé dans la
doctrine les notions d'exceptionnalisme chinois, indien, islamique, et, plus
récemment, africain et même européen. L'exceptionnalisme, opposé par certains
pour se préserver de contraintes internationales auxquelles ils n'adhèrent pas, ou
avec des réserves, pousse chaque État à s'interroger sur son identité, sur ce qui le
démarquerait des autres et en ferait également une exception. L'un des principaux
objectifs des réflexions menées à travers cet ouvrage a été de mieux cerner ce que
l'on entendait par exceptionnalisme : Est-ce un synonyme de l'identité ? Est-ce un
particularisme ? Quel rapport avec le relativisme culturel notamment ?
Ces exceptionnalismes peuvent avoir différentes causes : historiques, politiques,
culturelles, institutionnelles ou encore économiques, qui ont été mises en perspective
dans la première partie de cet ouvrage. Ont été également recherchées les raisons
qui justifient parfois des revendications d'exceptionnalisme à travers la question des
fonctions de l'exceptionnalisme, dont une en particulier, la fonction de résistance, a
été développée dans la deuxième partie de l'ouvrage.
Afin de mieux saisir la réalité des exceptionnalismes, quelques cas de concrétisation
ont été étudiés dans la troisième partie, dans une perspective comparée, autour de
certains droits et libertés emblématiques : la liberté d'expression, la liberté religieuse,
les droits de procédure et l'égalité.
Enfin, une confrontation de ces exceptionnalismes aux réalités des relations
internationales, et de la circulation des idées et des solutions juridiques, a conduit
à s'interroger sur les limites à l'exceptionnalisme national dans la quatrième et
dernière partie de cet ouvrage. L'exceptionnalisme a-t-il vocation à résister voire à
se développer au détriment de l'universalité des droits de l'homme ou, au contraire,
sa revendication exprime-t-elle de simples inquiétudes face au mouvement de
globalisation ?