Read more
Il a croisé le fer avec les plus grands champions, a vaincu
Eddy Merckx et fut l'adversaire privilégié de Jacques
Anquetil, d'abord ennemi farouche, ensuite ami, enfin frère
de légende. Leur ascension du puy de Dôme, notamment,
est encore dans toutes les mémoires...
À presque 80 ans, «cet éternel jeune homme», comme
l'écrivait son ami Antoine Blondin, témoigne avec émotion,
nous raconte ses coups d'éclat, ses victoires, sa malchance,
les entourloupes dont il fut parfois victime, ses deuxièmes
places, ses invraisemblables cabrioles, la quête du maillot
jaune de ses rêves d'enfant. Jamais il n'avait parlé ainsi de
sa trajectoire. Lui qui semblait condamné, par ses origines
modestes dans une ferme creusoise, à une vie laborieuse,
anonyme et ingrate, voici qu'à force de bravoure il a foncé
vers la lumière jusqu'à devenir l'une des personnalités préférées
des Français.
«Je réponds, confie-t-il, à presque toutes les sollicitations,
conscient d'apporter du bonheur, même si c'est parfois avec
le récit de mes malheurs.» Non, sa «Poupoularité», comme
il l'appelle, ne l'a pas gêné, bien au contraire : «Le jour où
plus personne ne me reconnaîtra sera le pire de ma longue
vie.» Qu'il se rassure, ce n'est pas encore demain la veille.