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Le tango argentin a connu un grand succès en France au début du XXe siècle. Depuis trois décennies, cette danse séduit de nouveau de plus en plus de Français. La pratique du tango soulève des enjeux non seulement identitaires mais également idéologiques et politiques. La question de l'authenticité semble même être une notion centrale et une préoccupation majeure des danseurs de tango. Cette authenticité n'a pas la même charge sémantique dans le temps et elle est conçue différemment à une même époque selon les différents danseurs. Etre tanguero/a représente une identité vécue et exprimée de multiples façons. Cette identité est construite à travers la pratique, et l'initiation aux codes et à la socialité du bal. Elle est cependant affirmée par le ressenti des danseurs pendant le moment dansant. La pratique du tango transforme les danseurs amateurs à différents niveaux identitaires en lien avec leur savoir-faire et avec leur savoir-être. Danser le tango en tant qu'homme et en tant que femme représente des expériences différentes qui questionnent et influencent les façons d'être d'un sexe ou de l'autre. Dans le même temps, la pratique d'une danse transforme la danse elle-même.
About the author
Kornilia Chatzimasoura est docteure en Anthropologie Sociale de l¿Université de Nice. Avant de s¿intéresser à la pratique du tango, elle a travaillé sur le thème des croyances populaires (Université d¿Aix-Marseille III), la question d'intégration des primo-arrivants (Université de Poitiers) et le thème de l'identité sexuée (Université de l¿Egée).
