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Le citoyen proudhon devant l'Assemblée nationale. (...) Voilà
donc, indépendamment des voies et moyens que j'examinerai tout à l'heure,
quel est le sens de ma proposition :
- Dénonciation à la propriété, à la classe bourgeoise, du sens et du but
de la Révolution de février.
- Mise en demeure adressée à la propriété de procéder à la liquidation
sociale, et en même temps de contribuer, pour sa part, à l'oeuvre révolutionnaire,
en la rendant responsable des conséquences de son refus, et sous toutes
réserves. (Vive interruption.)
Plusieurs membres. Comment, sous toutes
réserves ! Expliquez-vous !
Le citoyen dupin (de la Nièvre). C'est très clair ! la bourse ou la
vie !
Le citoyen proudhon. La réserve vient à la suite de la responsabilité.
Elle signifie...
Plusieurs membres. Nous avons bien compris.
Le citoyen proudhon. Elle signifie qu'en cas de refus nous procèderions
nous-mêmes à la liquidation, sans vous. (
Violents murmures.)
Voix nombreuses. Qui, vous ? qui êtes-vous ?... (
Agitation.)
Le citoyen ernest de girardin. Est-ce de la guillotine que vous
voulez parler ? (
Bruit. - Diverses interpellations sont adressées de plusieurs
côtés à l'orateur.)
Le citoyen president. J'invite tout le monde au silence. L'orateur
a la parole pour expliquer sa pensée.
Le citoyen proudhon. Lorsque j'ai employé les deux pronoms
vous et nous, il est évident que dans ce moment-là, je m'identifiais,
moi, avec
le
prolétariat, et que je vous identifiais,
vous, avec la
classe bourgeoise. (
Nouvelles exclamations.)
Le citoyen de saint-priest. C'est la guerre sociale !
Un membre. C'est le 23 juin à la tribune !