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L'année 2006 coïncide avec le sixième centenaire de la mort d'Ibn Khaldûn.
Figure marquante et attachante de la culture arabe classique, ce philosophe de l'histoire
fut principalement le lecteur critique de phénomènes socio-économiques
récurrents et endémiques, qui sont encore, même sous de nouvelles formes, parmi
les causes de notre retard historique : segmentarisme et esprit de corps tribal, despotisme,
pauvreté et corruption, etc.
En tirant les conséquences de son analyse de l'oeuvre khaldûnienne, l'auteur
pense que le désir de modernité dans le monde arabe d'aujourd'hui a besoin, pour
s'exprimer et se réaliser, de la médiation démocratique, entendue dans sa double
articulation politico-économique. Cette médiation ne permet pas seulement de faire
l'histoire de l'exploitation de l'homme par l'homme, de ses effets et ses retombées,
mais aussi de penser sa fin.
Par le seul fait que l'oeuvre khaldûnienne balise de bout en bout le parcours du
Magreb précolonial, elle mérite notre sollicitation et notre attention. Et même si par
bonheur cette région parvenait à rompre effectivement avec sa genèse médiévale,
ladite oeuvre restera pour les historiens et les penseurs une source d'information et
de méditation intarissable de premier plan.