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La sombre image des prétoriens réprimant brutalement toute velléité
d'opposition à leurs maîtres, les empereurs romains, traverse la littérature
comme le cinéma. Ce n'est pourtant qu'une version romancée du maintien
de l'ordre dans Rome, la Ville des Césars.
Le contrôle de l'Urbs, une mégapole millionnaire, représente un enjeu politique
majeur. Les rapports entre le prince et le peuple occupent une place
importante dans les sources antiques. En proposant une nouvelle lecture,
l'auteur met en lumière diverses formes de manifestations et de violences
collectives : insolences de la foule lors des jeux du cirque, émeutes, mais
aussi lynchages et incendies. Comment le pouvoir tente-t-il alors de maîtriser
ces agitations et ces désordres et, en cas d'échec, d'en limiter les
effets ? Les mutations du pouvoir impérial, les transformations de l'empire
aux IIIe et IVe siècles ont-elles des conséquences perceptibles sur les liens
entre l'empereur et le peuple de Rome ?
Victimes de violences sporadiques, les chrétiens comptent aussi parmi les
perturbateurs de l'ordre impérial. Au IIIe siècle, ils subissent une répression
organisée. Avec l'arrivée au pouvoir de Constantin, premier empereur
converti au christianisme, l'«empire chrétien» se met en place. La
perception de l'ordre public, la «discipline romaine» elle-même, s'en
trouvent-elles transformées ?
Cette enquête, qui multiplie les indices et les témoignages, au plus près des
documents originaux, restitue l'univers complexe - et toujours d'actualité -
de l'ordre et du désordre, au coeur même de l'empire romain.