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Qui aurait songé, avant mai 2012, à accoler l'adjectif «africain» au
nom de François Hollande ? Personne, sans doute. Car, avant son
élection, l'actuel président de la République était l'un des hommes
politiques français les plus étrangers à l'Afrique. Depuis son arrivée à
l'Élysée, il s'est pourtant inventé un destin africain. D'abord pour
prendre ses distances avec la Françafrique version Sarkozy. Puis
en inventant sa propre politique africaine, mélange singulier de
déclarations humanistes et d'interventions armées.
«Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma
vie politique», s'écrie-t-il en février 2013, le jour où il défile en
«libérateur» dans les rues de Tombouctou, trois semaines après
avoir lancé les troupes françaises à l'assaut des djihadistes du
Sahel. Et voilà que le président socialiste semble prendre goût à
son nouveau statut de chef de guerre ! Un an après l'opération
Serval au Mali, il lance l'opération Sangaris en Centrafrique et
redéploie les moyens militaires français en Afrique dans un vaste
dispositif, l'opération Barkhane, censé aider nos «amis africains»
à mener à bien la «guerre contre le terrorisme».
À l'aide de témoignages inédits, Christophe Boisbouvier décortique
la métamorphose de François Hollande. Analysant les rouages de
la politique africaine de l'Élysée et identifiant les réseaux qui
cherchent à l'influencer, l'auteur explique comment l'actuel
président s'est subitement entiché d'un continent qui est aujourd'hui
au coeur des préoccupations politiques, économiques et sécuritaires
internationales.