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L'image traditionnelle de la Normandie, celle des herbages, de la vache normande, du camembert, du cidre, du calvados... s'est largement construite au XIXe siècle. En réalité, les éléments de cette image convenue sont plutôt une traduction de la modernité normande. Si le XIXe siècle est, presque partout, le siècle des Révolutions, la Normandie est précocement touchée du fait, notamment, de la proximité de l'Angleterre : révolution agricole, révolution des transports, révolution industrielle, au moins celle des mécaniques textiles.
Touchée par un malthusianisme précoce, la Normandie, au XIXe siècle, renforce la limitation des naissances. Après avoir bénéficié d'un taux de mortalité inférieur à la moyenne française, la Normandie, surtout après 1850, se distingue par une augmentation de la mortalité, à contre-courant de l'évolution générale. « L'alcoolisme, voilà l'ennemi ! » Avec un solde migratoire également négatif, la Normandie va perdre, en un siècle, environ 200 000 hommes.
Mais la Normandie est aussi une terre d'élection des sociétés savantes, du tourisme balnéaire et de l'impressionnisme, une terre connaissant une reconstruction et un essor du religieux avant l'anticléricalisme de la Troisième République, un pays qui a donné naissance ou abrité des penseurs et des acteurs politiques qui ont marqué le siècle et au-delà. Au total, cette synthèse illustrée ne néglige ni la diversité des « pays » normands, ni la profonde identité provinciale.