Read more
Protecteur de Sicile où il règne en despote, Verrès, collectionneur
maniaque, dépouille le pays de toutes ses plus belles oeuvres d'art :
fourberies, malversations, cruautés, tout lui est bon. Mais son mandat
expire. On le met en accusation. Contre lui, se dresse Cicéron qui,
tel nos modernes reporters, va faire son enquête sur place. Puis,
implacable, il ouvre le dossier de la plus gigantesque affaire de
concussion de l'Antiquité.
«L'affaire Verrès est très complexe, en raison de ses incidences
politiques, de la personnalité curieuse de l'accusé et des motifs de
l'accusation : son retentissement jusqu'à nos jours, où elle soulève
encore des polémiques, est évidemment dû au talent de Cicéron qui
ne lui a pas consacré moins de sept discours, dont deux seulement
ont été réellement prononcés, le contre Caecilius et la Première Action
contre Verrès. L'exil spontané du prévenu ayant interrompu les débats,
Cicéron publia ensuite la Seconde Action contre Verrès qui comprend
cinq discours ou livres. Dans le premier (sur la préture urbaine), il
est question des honteux trafics de Verrès, préteur à Rome ; dans
le second (sur la façon dont Verrès rendit la justice en Sicile), des
iniquités qu'il a commises dans les affaires judiciaires, pendant sa
propréture ; dans le troisième, de ses malversations dans la perception
des impôts et les approvisionnements en blé. Le quatrième : les
OEuvres d'Art, montre Verrès collectionnant les richesses artistiques
aux dépens de ses administrés. Le cinquième : des Supplices, flétrit
en Verrès le mauvais général usant de façon inique et cruelle de
son droit de supplices. Ces deux derniers discours sont les plus
justement célèbres de l'ensemble des Verrines.»